Combattre la malnutrition infantile au Guatemala
La situation sanitaire des enfants guatémaltèques est inquiétante. Avec à peine 14 millions d'habitants, le pays a le triste privilège d'avoir la prévalence de la malnutrition infantile la plus élevée d'Amérique latine, une situation dont souffre près de la moitié des enfants de moins de cinq ans du Guatemala.
La situation est encore plus grave dans le département de Totonicapán, au sud-ouest du pays, où la malnutrition chronique affecte trois jeunes enfants sur quatre, en particulier autochtones, compromettant leur apprentissage et ralentissant leur développement physique et intellectuel.
Pour parer à cette menace, le Fonds pour la réalisation des OMD a ciblé Totonicapán avec une approche innovante consistant à créer des potagers scolaires qui deviendront un laboratoire où les enfants pourront s’initier à l'alimentation, la nutrition, l'agriculture, l'environnement et le recyclage.
« Ils sont très enthousiastes et excités, explique Julio Tax, le directeur de l'école de Chirijcajá à San Cristóbal où le premier potager a été créé cet été. Pour enrichir notre enseignement, nous y intégrons des leçons basées sur le potager ».
À ce jour, 40 potagers scolaires ont été créés grâce à un effort conjoint des Nations Unies, en collaboration avec l’État, pour aider le Guatemala à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement de réduction drastique de la pauvreté et de la mortalité infantile et d’amélioration de la santé maternelle pour l'an 2015.
Le but du projet est de mettre en place 300 potagers scolaires pour la fin de l'année. Le programme conjoint forme également des agents locaux de santé et de nutrition, pour qu'ils apprennent aux familles l'importance des bonnes habitudes alimentaires, surveillent la croissance des enfants et conseillent les femmes enceintes afin de réduire les complications à la naissance.
Toute l'année passée, Mary Vincent a aidé à lutter contre la malnutrition dans son village de Palomora, en organisant pour les familles des démonstrations de la façon d'utiliser les légumes de leurs potagers créés avec l'appui du F-OMD.
« Nous avons mis au point des recettes pour aider les familles à préparer des repas nutritifs pour leurs enfants et à éviter les aliments sans valeur tels que les bonbons », dit-elle, ajoutant qu'elle essaye d’inspirer aux gens à l’envie de tirer au mieux parti du peu de ressources qu'ils ont.
Cecilia Morales, un autre agent sanitaire du village, effectue des visites à domicile et s'occupe des mères et des enfants mal nourris, en mettant l'accent sur une bonne nutrition pour les enfants les plus jeunes. Selon elle, les attitudes envers la nutrition sont en train d’évoluer lentement : « aujourd'hui, les femmes achètent des légumes et des boissons saines au lieu de soda ».
Le programme « Alliances pour l'amélioration de la sécurité alimentaire et la nutrition des enfants » se concentre également sur le renforcement de l’aptitude des ménages à produire des aliments pour la consommation et la vente, et contribue à élaborer des politiques nationales encourageant une meilleure santé et nutrition de la population. Son initiative « Écoles saines » a bénéficié à 8 000 enfants et 300 enseignants.
Le programme conjoint est mis en œuvre par l'UNICEF, le FNUAP, la FAO, le PAM et l’UNOPS. Il fait partie des cinq programmes financés par le F-OMD au Guatemala et s'inscrit dans le cadre des efforts du F-OMD pour assurer que les personnes les plus pauvres et les plus marginalisées bénéficient à part égale des avancées du développement dans le monde.