Niger: Programme conjoint "Enfance, nutrition et sécurité alimentaire" au Niger
Bien que le Niger ait réussi à inverser ses taux de mortalité infantile, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle constitue encore un défi sérieux. Un enfant sur dix au Niger souffre de malnutrition aiguë ; dans certaines régions, 20 % des jeunes enfants qui ont entre 6 et 23 mois souffrent de malnutrition aiguë sévère. Ce Programme conjoint a adopté une approche multisectorielle pour la prévention et le traitement de la malnutrition, en multipliant les services sociaux de base et en améliorant la sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables.
Le programme visait à garantir une durabilité sur le long et moyen termes en impliquant les communautés ciblées et en les faisant participer à toutes les initiatives. Il s’est également appliqué à la rédaction et à l’adoption de textes juridiques promouvant l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le Programme prévoyait cinq résultats :
- La mise en place d’une échelle de soins nutritionnels destinée à réduire la prévalence des retards de croissance et de l’insuffisance pondérale chez les enfants âgés de 5 à 59 mois ;
- L’amélioration de la sécurité alimentaire et de l’état nutritionnel des ménages et plus particulièrement des jeunes enfants ;
- L’introduction de thèmes liés à la nutrition et aux changements de comportement (BCC) dans les programmes scolaires nationaux ;
- Le renforcement de la gestion des capacités de gestion des programmes de nutrition et de sécurité alimentaire ; et
- La prise en charge et mise en œuvre d’un système fonctionnel de promotion de la sécurité nutritionnelle et alimentaire.
Le Programme ciblait des régions où ses résultats pouvaient avoir un impact significatif sur les données nutritionnelles nationales, comme la région de Zinder où le taux général de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans dépassait le seuil d’urgence de 15 % et influait sensiblement sur les taux de malnutrition de l’ensemble du pays.
Parmi les principales réalisations du programme, on peut citer :
- Plus de 102 000 enfants de moins de 2 ans ont été traités pour la malnutrition et/ou ont bénéficié de services destinés à améliorer leur état nutritionnel.
- Les quelque 400 enseignants, inspecteurs de lycées et représentants de parents d’élèves qui ont été formés aux questions de nutrition ont contribué à améliorer les connaissances en matière de nutrition et à encourager des changements de comportement. Des modules de formation à inclure dans les programmes des écoles primaires ont été élaborés.
- Des documents de politique nationale tels que le « Cadre politique national pour la nutrition » et la « Stratégie nationale pour la nutrition infantile » ont été mis au point par le ministère de la Santé publique afin de créer un environnement institutionnel plus favorable.
- Plus de 52 000 femmes enceintes dans le département de Mirriah ont reçu des soins prénataux et près de 8 500 d’entre elles ont eu accès à des accouchements assistés.
- 8 000 ménages vulnérables dans le département de Mirriah ont participé aux jardins communautaires.
- Des cantines ont été créées dans 44 écoles (certaines d’entre elles se pourvoyant d’une cuisine, d’une boutique et/ou d’une salle à manger), 22 écoles ont aménagé des jardins scolaires et 65 écoles ont participé aux cours de Communication induisant des modifications de comportement.
- L’adoption du module sur les Pratiques familiales essentielles, l’utilisation plus fréquente de services sociaux de base (avec une prise en charge des enfants mal nourris) et une consommation accrue de légumes dans les écoles et à travers les jardins communautaires, ont amélioré la qualité de vie des populations ciblées. Le développement de systèmes d’irrigation pour l’agriculture, la construction d’infrastructures et les formations visant la modification des comportements ont contribué à améliorer l’état nutritionnel et sanitaire des bénéficiaires.
- Les capacités des équipes de gestion des districts, des agents sanitaires des centres de santé intégrés et des bénévoles communautaires ont été renforcées aux niveaux central, régional et départemental.
- Les femmes connaissent mieux les méthodes contraceptives et la mobilisation de structures telles que les Comités de gestion communautaires, les Associations de mères d’étudiants, et les relais communautaires pour la fourniture de services sociaux de base, s’est intensifiée.
- Des trousses d’intrants et de techniques agricoles ont été fournies aux agriculteurs et aux étudiants pour les jardins familiaux, communaux et scolaires.
Cliquer pour obtenir des résultats plus détaillés fournis par le Programme conjoint au Niger.