Soudan: Pour une paix durable en faveur du développement : prévention des conflits et consolidation de la paix au Soudan

 

Le Kordofan méridional au Soudan, qui connaît des escalades de violence depuis la signature de l’Accord de paix global en 2005 et la sécession du Soudan du Sud en 2011, est le théâtre d’un des conflits les plus complexes du pays. Le Programme conjoint visait à éviter la reprise des hostilités dans les quatre états frontaliers du Soudan, en appuyant la consolidation de la paix, la primauté du droit et le relèvement socioéconomique au sein et entre les communautés vulnérables et auprès des autorités locales dans les régions et les villages ciblés.

Dans un contexte fragile et volatile, et compte tenu de la nécessité impérieuse de lier la gestion des conflits locaux aux priorités nationales, le programme visait à renforcer les mécanismes de résolution des conflits, à améliorer la gestion des ressources, la planification, et les capacités d’encadrement. Ces initiatives étaient destinées à réduire les éventualités de rixes armées déclenchées par des différends locaux portant sur l’utilisation des pâturages, l’utilisation de l’eau et des terres et qui contribuent à accentuer l’instabilité dans la région.

Le Programme a fourni son appui à un développement économique impulsé par les communautés et à une amélioration de la gouvernance tenant compte des conflits, à la fois responsable, accessible, efficace et durable dans les régions ciblées le long de la frontière 1-1956 dans le Kordofan méridional, en créant des partenariats entre les différents acteurs, notamment entre les communautés, les institutions gouvernementales, les organisations à base communautaires et les ONG. 

Ses buts spécifiques étaient les suivants:

  1. Renforcement des systèmes et des capacités permettant la prévention et la gestion durables des conflits; et
  2. Multiplication des occasions de relèvement tenant compte des différends, des pratiques de réconciliation et de réintégration au niveau communautaire (en ciblant les femmes et les enfants).

Le Programme a également facilité l’accès à la justice et s’est efforcé de générer des dividendes de la paix en s’attaquant directement aux causes profondes des conflits liés à l’accès aux ressources.

Parmi les principales réalisations, il faut mentionner :

  • Le Programme a touché plus de 537 600 hommes et femmes (51 % de femmes), dont 6 500 qui ont bénéficié directement des initiatives du Programme.
  • Le Programme a provoqué des changements institutionnels et a contribué au développement des capacités des acteurs locaux, en leur permettant d’établir des plans plus efficaces et de fournir des services, plus spécialement aux communautés rurales et pastorales, et d’agir en faveur de la consolidation de la paix auprès des communautés de base. Grâce à cette intervention, trois comités directeurs du projet et des mécanismes de résolution des conflits à l’échelon de l’état ont été mis en place. Le partenariat avec, et le renforcement des capacités pour le Mécanisme de réconciliation et de coexistence pacifique constituent un exemple de l’impact durable du Programme.
  • Des partenariats intéressants et innovants créant des liens verticaux et horizontaux ont été instaurés afin de prévenir les conflits, d’agir en faveur de la paix et de promouvoir une coexistence pacifique entre les populations ciblées. Les capacités de l’administration autochtone ont été renforcées à travers la formation de 1 238 autorités locales à la résolution des conflits et à la consolidation de la paix.
  • Le Programme a promu et diffusé une approche innovante qui lie la prestation de services à la consolidation de la paix. Neuf sessions de dialogue intercommunautaire ont été organisées sur l’accès aux ressources naturelles et sur leur utilisation ainsi que sur la gestion traditionnelle des conflits. Ces discussions ont réactivé chez les communautés le désir d’avoir recours à leurs mécanismes traditionnels existants de résolution des conflits par le biais des structures de l‘Administration autochtone qui règlent désormais les conflits/différends internes (principalement entre les agriculteurs et les pasteurs.)
  • Quinze vétérinaires communautaires appartenant à des communautés de pasteurs ont été formés et équipés de matériel essentiel à la fourniture de services de santé animale et au suivi de la situation générale du bétail. Près de 75 participants provenant du ministère de l’Agriculture, du ministère des Ressources animales, le comité directeur du projet, le groupe de coordination du projet et les comités de village pour le développement ont été formés à la gestion et à la résolution de conflits liés à l’accès aux ressources.
  • La fourniture de services faisant cruellement défaut tels que l’eau potable, les services sanitaires, les services vétérinaires et des salles de classe, a servi des intérêts partagés par plusieurs communautés. Les chefs communautaires ont appris d’une part à régler les différends pouvant porter sur l’utilisation de ces services et d’autre part à les entretenir afin qu’ils soient durables.
  • Le Programme a renforcé les capacités des réseaux de femmes, de groupes de jeunes et de clubs au niveau communautaire et a établi des liens en leur sein, entre eux et avec d’autres acteurs.
  • Quatre réseaux communautaires de femmes ont été établis afin de soutenir les victimes de violences sexistes (GBV), de viol et de mutilations génitales féminines à Keilak, Harazaya et Lagawa. D’autre part, 80 membres du personnel de santé des hôpitaux des villes de Lagawa, Kadugli et Dilling ont reçu des formations avancées sur la Gestion clinique des victimes de viol.
  • Des ateliers de sensibilisation et des formations ont été organisés pour 90 fonctionnaires locaux afin de renforcer leurs compétences techniques en matière de GBV à Lagawa et Keilak ; 1 270 membres communautaires masculins et féminins ont participé aux ateliers sur l’élimination des GBV et sur d’autres questions concernant la parité hommes-femmes.
  • La Journée du sport pour la paix a été organisée avec la participation d’associations de jeunes hommes et de syndicats de femmes qui ont transmis des messages de paix et échangé leurs points de vue.

 

Cliquer pour obtenir des résultats plus détaillés fournis par les Programmes conjoints au Soudan (en anglais).

 

 

JOINT PROGRAMME QUICK FACTS

Dates du programme 10 décembre 2009 - 31 décembre 2012
Montant financé $3,006,317
Agences de l'ONU participantes OIM, PNUD, UNICEF, FAO, OIT, OMS, UNFPA, UNWOMEN
Partnenaires nationaux Reconciliation and Peaceful Co-existence Mechanism (RPCM), PANCARE (a national NGO), South Kordofan State Ministry of Social Development, Women and Child Affairs (SMSDWCA), South Kordofan State Ministry of Education (SMoE), South Kordofan State Ministry of Finance (SMoF), Water & Environmental Sanitation Project (WES), State Water Corporation (SWC), Child Friendly Community Initiative (CFCI), South Kordofan State Ministry of Agriculture (SMoA), South Kordofan State Ministry of Health (SMoH), South Kordofan State Ministry of Agriculture and Forestry (SMoAF), South Kordofan State Ministry of Animal Wealth (SMoAW), South Kordofan State Ministry of Water Resources and Irrigation (SMoWI), Ministry of Labour, Ministry of Social Welfare, Peace & Development Studies Center (University of Dilling), Community Development Fund (CDF), Azza Women Association (NGO), Gender and Peace Building Center (NGO), SIBRO (NGO), Sudanese Red Crescent Society (SRCS), Kundos Construction Company and Community Development Committees (CDCs/CBOs)
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