Évaluation de l’impact négatif du changement climatique sur les communautés autochtones de Colombie

 

À une altitude de 3 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans une région montagneuse au sud-ouest de la Colombie, la communauté autochtone de Paletará est activement mobilisée autour d’une question inextricablement liée aux moyens de subsistance et à l’environnement.


Carina Bolaños, une jeune femme de 24 ans de Paletará passe beaucoup de temps ces jours-ci à se renseigner sur les impacts potentiels du changement climatique sur les moyens de subsistance de sa communauté, forte de 520 familles. Carina est la coordinatrice d’un groupe de jeunes travailleurs communautaires qui se mobilisent en faveur de la sensibilisation et la collecte des informations sur l’utilisation des terres et de l’eau, les niveaux de sécurité alimentaire et l’extension de la couverture de la végétation particulièrement en relation aux risques et aux vulnérabilités liés au changement climatique. Carina évoque son travail à Paletará, qui la motive et lui offre des raisons d’espérer dans un avenir meilleur.


Nous sommes un groupe de quatre jeunes autochtones qui avons été choisis par notre communauté pour jouer un rôle actif dans la réalisation de plusieurs évaluations, destinées à évaluer, sur le terrain, l’exploitation productive des terres, le commerce informel, la sécurité alimentaire, les ressources en eau et la couverture forestière. Les résultats devront être soumis à notre assemblée autochtone pour discussion et validation. Je voudrai utiliser ces informations pour contribuer à améliorer les conditions de vie de notre peuple, réduire les niveaux de pauvreté et garantir que nous puissions bénéficier d'un niveau de nutrition sécurisée", explique Carina. "Nous avons besoin d’avoir accès à des informations utiles et de prendre part à la prise de décision concernant notre environnement", dit-elle en réfléchissant, "l’enjeu dépasse le seul cadre du changement climatique ; il en va de notre droit à une meilleure vie.


Paletará est l’une des quatre communautés autochtones impliquées dans le programme "Ecosystèmes intégrés et adaptation au changement climatique dans le massif colombien", financé par le Fonds pour la réalisation des OMD, qui lutte pour renforcer les politiques relatives à la gestion environnementale et l’adaptation au changement climatique et œuvre en faveur de leur intégration dans les stratégies pour la réduction de la pauvreté. Bien que le programme soit directement orienté sur la réalisation de l’OMD 7 relative à la durabilité environnementale, les questions de gouvernance et de pauvreté sont au cœur de ses interventions. Carina est l'une des 20 travailleurs et travailleuses communautaires activement impliqués sur le terrain, dans le cadre de ce programme, qui œuvrent pour permettre à la communauté de participer à la définition des priorités locales, et d’être impliquée, par la suite, dans l'élaboration des politiques publiques.


"Nous avons désormais une nouvelle mission, celle d’encourager la participation des femmes à la prise de décision dans notre communauté. C’est difficile", avoue Carina, « mais très important. Nous avons déjà organisé en collaboration avec l’équipe du programme du Fonds pour la réalisation des OMD des sessions pour identifier et surmonter les obstacles auxquelles les femmes sont confrontées", précise-t-elle. Mis à part son travail avec le programme du Fonds pour la réalisation des OMD, Carina prépare sa licence en éducation à l'université d'El Cauca, tout en s’occupant de ses deux jeunes enfants. Lorsqu’on l'interroge sur sa motivation et ses espoirs, Carina répond :


Je voudrai tout connaître sur ma terre et mon peuple pour contribuer à trouver des solutions qui puissent répondre à nos attentes prioritaires. J’aimerai participer à hausser le niveau de l’éducation et augmenter les moyens de subsistance dans notre communauté. Je pense beaucoup à nos enfants. Ils représentent à la fois le présent et l’avenir de notre communauté et je voudrai contribuer à leur préparer un meilleur avenir, plus prometteur. Ceci serait ma contribution personnelle, tant pour mon peuple que pour moi-même et ma famille.


Maintenant que je participe à ce programme, je sens qu’il est de mon devoir de faire de mon mieux. J’ai été choisie par ma communauté, je me suis engagée à fond dans le travail que l’on mène avec les Nations Unies et je voudrai que mon peuple soit fier de moi.


En tant que peuple autochtone, nous sommes très différents des autres citoyens de ce pays, et nous voulons affirmer notre identité, qui est souvent méconnue. Nous autres avons une pensée très logique et une vision claire des choses, et si nous nous attachons à suivre une voie bien définie, nous réussirons à réaliser nos objectifs" conclut-elle.


Le programme du Fonds pour la réalisation des OMD sur l’adaptation au changement climatique dans le massif colombien fait appel à quatre institutions des Nations Unies, plusieurs ministères, des universités, des agriculteurs et des communautés d’autochtones, dans un effort combiné pour améliorer les politiques et les pratiques relatives à l'adaptation au changement climatique qui est en prise directe avec la réduction de la pauvreté.


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