Marquer des points contre la violence sexiste à Gaza
Les femmes des Territoires palestiniens occupés connaissent des niveaux de violence élevés. Près d’un quart des femmes mariées ou l’ayant été disent qu’elles ont subi des maltraitances physiques, 62 pour cent des violences psychologiques et 10 pour cent des violences sexuelles.
À Gaza, la pression exercée par le blocus et l’occupation israéliens exacerbent les tensions dans une société où les femmes ploient souvent sous le poids de traditions qui peuvent être discriminatoires à leur égard.
C’est là que le F-OMD a aidé à ouvrir le Centre Hayat pour la protection et l’autonomisation des femmes et des familles, qui est à la fois – et c’est une première – un refuge pour femmes et un organisme de lutte contre la violence sexiste.
Une première pour les Palestiniennes
Lancé en décembre 2010 en partenariat avec ONU-Femmes, le PNUD et le Centre de recherches et de consultations juridiques pour les femmes, le projet vise à réduire la violence sexiste et pour cela, promeut les relations familiales non violentes, offre des services juridiques, de suivi psychosocial et de réinsertion aux victimes de la violence, et encourage une sensibilité soucieuse des questions de genre dans la culture palestinienne.
Le centre est sans doute le premier de ce type à aborder le phénomène de la violence sexiste en adoptant une approche fondée sur les droits de l’homme et un cadre intégré. Son objectif est de protéger et autonomiser les femmes et les filles victimes de la violence et de les aider à se réinsérer au sein de la société.
Le Centre Hayat fait partie des initiatives prônées par le F-OMD pour autonomiser les femmes dans les Territoires palestiniens occupés et pour aider le gouvernement palestinien à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement que sont la réduction de la pauvreté et la promotion de l’égalité des sexes. Le F-OMD s’attache à réduire les inégalités dans le monde et cible plus particulièrement les populations les plus marginalisées et les moins capables de se défendre seules.
Les Palestiniennes de tous âges n’ont qu’un accès limité à la justice. D’après une évaluation des besoins en matière de genre effectuée par les Nations Unies, bien que 37 pour cent des femmes de Gaza considèrent que la violence représente une menace grave pour leur sécurité et celle de leurs filles, seulement deux pour cent ont dit qu’elles iraient demander aide et protection à la police. Le Centre Hayat procure, entre autres services, une aide juridique à celles qui veulent porter plainte dans des cas de violence familiale ou plus généralement de violences faites aux femmes.
Le Centre fournit bien d’autres services : le forum familial offre un lieu de visites sûr pour les enfants dont les parents sont séparés, évitant ainsi à tous les membres de la famille d’avoir à subir le traumatisme de visites supervisées au poste de police. Un autre département fournit un suivi psychosocial ainsi que des services de jour pour la réadaptation des femmes battues.
Le Centre a récemment ouvert un refuge pour les femmes et les enfants qui fuient la violence familiale.
Depuis sa création, le Centre a pris en charge une cinquantaine de femmes à qui il a procuré des services juridiques et sociaux ou un suivi permanent pour résoudre des problèmes de couples ou de responsabilités parentales.
Vers l’égalité pour les Palestiniennes
Le Programme conjoint « Égalité des sexes dans le contexte social, politique et économique dans les Territoires palestiniens occupés » est le fruit d’une collaboration entre le PNUD, ONU-Femmes, le FNUAP, l’UNESCO, l’UNRWA et l’OIT. Il a aidé à élaborer la toute première Stratégie sur la violence à l’égard des femmes, qui a été approuvée par le Cabinet palestinien et est désormais incluse dans les programmes scolaires et de formation.
Le programme a aussi appuyé la création de mécanismes de coordination interministériels pour renforcer les politiques de genre dans tous les grands ministères (Santé, Education, Justice et Travail), il a renforcé les capacités du Bureau central de statistiques palestinien afin qu’il puisse produire des statistiques sur les questions de genre et notamment établir un point de référence pour la violence sexiste et les progrès accomplis en faveur des OMD. Enfin , il a aidé à élaborer une stratégie de communication auprès des médias et des directives pour les unités de protection de la famille au sein de la police.