Mauritanie: Renforcement des capacités de prévention des conflits et de l'État de droit en Mauritanie
L’explosion de conflits ethniques en 1989 a provoqué l’expulsion en masse de dizaines de milliers de Mauritaniens et a fait régner un climat de tension, d’incertitude et d’animosité. La dégradation des conditions de vie, l’augmentation du chômage et de la pauvreté, et la distribution inégale des ressources ont exacerbé les causes traditionnelles de conflit – accès à la terre et à l’eau – et ont contribué à généraliser les préjugés sociaux et la discrimination.
Ce programme avait pour objectif de prévenir les conflits et les tensions intercommunautaires en adoptant les approches suivantes :
- Renforcement de la cohésion sociale par la promotion de l’unité nationale et de la citoyenneté, élaboration de politiques permettant une distribution équitable des ressources, amélioration des revenus et création de mécanismes à même de résoudre les conflits et de favoriser le dialogue.
- Renforcement de l’État de droit en améliorant les capacités des différents acteurs dans le domaine de la prévention et de la gestion des conflits.
Le programme a adopté une approche nationale pour l’élaboration des stratégies et la mise en œuvre des campagnes de communication, ainsi qu’une approche décentralisée ciblant les régions du projet.
D’une façon générale, le Programme a permis d’établir des structures propices à la résolution de conflits, a encouragé le dialogue et la médiation sociale et a conjugué les pratiques traditionnelles à l’utilisation de mécanismes judiciaires et d’organes de prise de décision formels.
Parmi les résultats spécifiques, il faut citer :
- Une évolution positive des attitudes et des connaissances en ce qui concerne notamment : 1) les droits des femmes et des enfants ; 2) les causes du conflit et la manière de les résoudre au sein des communautés ; 3) une meilleure compréhension mutuelle et une meilleure communication entre des communautés auparavant hostiles ; 4) la liberté, en particulier pour les femmes, de discuter de questions telles que les droits de l’Homme, la citoyenneté, la prévention et la résolution des conflits, les droits des anciens esclaves, l’égalité des races et des tribus, l’égalité devant la loi, les injustices commises à l’encontre des rapatriés, et les questions foncières ; 5)le droit de défendre leurs intérêts et de présenter des réclamations auprès du gouvernement.
- 280 leaders d’opinion ont été formés à la prévention des conflits.
- Plus de 10 000 personnes (parmi lesquelles 60 personnalités influentes) ont été sensibilisées à la participation des femmes dans la gestion des affaires communautaires et à la question de la prévention des conflits.
- 500 femmes ont appris à promouvoir des causes, à assumer des rôles de direction et à prévenir les conflits.
- 141 relais communautaires ont été identifiés et formés dans le domaine des droits de l’Homme et de la prévention des conflits.
- Un exercice de cartographie effectué afin de déterminer quels sont les facteurs contribuant aux conflits a analysé les atouts, les faiblesses et les opportunités. Le processus de formulation de la Stratégie nationale pour la cohésion sociale a été inclusif et participatif.
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